jamais sans mon mari
Le thème de cette conférence est comme le titre l’indique : "Jamais sans mon mari". Et beaucoup de gens se sont posés la question sur la signification de ce titre.
Le but principal du choix de ce titre est de parler entre nous, de faire un rappel qui sera profitable in sha Allâh.
C’est un message pour rappeler aux musulmans et aux musulmanes quelques principes importants qui sont de plus en plus l’objet d’oublis et de négligence chez beaucoup d’entre nous, et particulièrement chez les jeunes.
Le but de cette conférence est de parler des liens entre l’homme et sa femme d’après l’Islam.
Quelles sont les règles de cette relation entre le mari et sa femme ?
La conception de l’Islam à ce sujet est beaucoup plus profonde qu’un simple contrat de mariage. L’Islam à travers le mariage construit une famille, construit une société saine.
Lorsqu’ils ont vu ce titre, ils ont directement pensé à un autre titre qui est : "Jamais sans ma fille."
Bien sûr j’ai choisi le titre exprès pour répondre à ceux qui essaient de donner l’image que l’homme et la femme sont des ennemis l’un pour l’autre.
Dans l’histoire « Jamais sans ma fille », on voit la femme qui prend sa fille et part et de l’autre côté le mari. La vérité est avec la femme et la fille et c’est le mari qui a tort.
C’est une fausse question qui est posée. Je ne suis pas là pour dire qui a raison ou tort dans le couple, parfois c’est l’homme, d’autres fois c’est la femme. Au contraire, je suis là pour rappeler à tout homme et à toute femme musulmans l’importance de revoir la conception islamique des relations entre le mari et sa femme.
Que représente le mari pour la femme ? Et que représente la femme pour le mari ?
Nous allons voir au long de cette conférence plusieurs textes du Prophète qui nous montrent la place de chacun. Je me concentrerai davantage sur la place du mari vu que le titre est un message adressé à tout le monde mais spécialement à la femme musulmane.
La première chose qu’il faut revoir c’est de dire au mari et à la femme : « n’oubliez pas la fin principale pour laquelle Allâh vous a crées ».
Si on oublie ce principe premier qui est le but de la vie, l’adoration d’Allah :
« Je n'ai créé les djinns et les hommes que pour qu'ils M'adorent. »
[ Sourate 51 – Verset 56 ]
Si l’homme travaille pour cette fin et que la femme travaille pour cette fin qui est l’adoration d’Allâh , beaucoup de choses vont changer dans la vie du couple.
On se marie pour plaire à Allâh , j’ai des enfants que j’éduque sur la voie de l’islam pour plaire à Allâh, quoi que je fasse, que ce soit pour plaire à Allâh car tout ce que je fais, fait partie de l’adoration d’Allâh .
Ceci est la première chose à laquelle il faut appeler le mari et la femme.
Le deuxième point c’est : est-ce que l’homme est étranger par rapport à la femme et est-ce que la femme est étrangère par rapport à l’homme ?
Lorsque l’on voit certaines idées qui sont véhiculées au sein de la communauté comme auprès des non musulmans, on constate que l’homme et la femme sont considérés comme ennemis l’un de l’autre et l’ennemi public n°1 de la femme est son mari.
Est-ce que en Islam l’homme est un étranger par rapport à la femme et la femme une étrangère par rapport à l’homme ?
La réponse nous vient dès la création du premier être humain Adam qui a été honoré par Allâh qui l’a crée de Ses mains, lui a donné une longue durée de vie, lui a donné le Paradis comme lieu de séjour, et malgré cela Adam s’est trouvé dans une telle solitude qu’il a demandé à Allâh de lui donner un être de la même nature que lui, qui vient de la terre, un être humain pour lui tenir compagnie.
Adam , n’a pas su vivre seul malgré la présence des anges. Alors, Allâh a crée partir de Adam son épouse Awa. Soubhan Allâh ce n’est pas un hasard si le Prophète dans ses discours, faisait l’introduction suivante :
« Ô hommes ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d'un seul être, et a créé de celui-ci son épouse,
et qui de ces deux là a fait répandre [sur la terre] beaucoup d'hommes et de femmes.»
[ Sourate 4 - Verset 1 ]
Donc, l’homme et la femme se tiennent compagnie et cette compagnie a débuté depuis les premiers moments de la vie de l’homme sur terre. Ils sont ensemble depuis les débuts de la Création et seront ensemble jusqu’à la fin des temps. L’homme ne peut être un étranger par rapport à la femme ni la femme par rapport à l’homme. Chacun d’eux à besoin de vivre avec l’autre pour leur but commun c'est-à-dire l’adoration d’Allâh .
La troisième question est : est-ce que l’homme est un ennemi pour la femme ?
On veut faire croire que l’homme est un ennemi pour la femme et que l’homme doit user de toutes les ruses pour ne pas « se faire avoir » par la femme et la femme doit utiliser tous les moyens pour ne pas « se faire avoir » par le mari. L’Islam nous donne une autre conception de la vie de couple.
Dans trois hadiths que j’ai choisi, on va voir si l’homme et la femme sont des ennemis l’un pour l’autre ou bien si ce sont deux êtres qui doivent vivre ensemble et s’entraider pour leur bien, pour le bien de leur foi, pour gagner la satisfaction d’Allâh.
D’après `Amr ibn Al-`As , le Prophète l'ayant mis à la tête des troupes de l'expédition de Dhât as-Salâsil, il alla le trouver et lui dit :
« Quelle est la personne que tu aimes le plus ? » -« A'icha », répondit-il. - « Et parmi les hommes ? », reprit `Amr.
- «Son père [Abû Bakr] ». - « Et qui encore ? » -« Umar [ibn Al-Khattâb] ». Puis il énuméra d'autres hommes.
[ Rapporté par al boukhari ]
L’Islam par cet exemple dans la vie du Prophète montre clairement ce que représente l’homme pour la femme et la femme pour l’homme. Le meilleur des prophètes déclare en public que la personne qu’il aime le plus est son épouse Aisha .
Aisha n’éprouvait pas de jalousie lorsque le Prophète parlait de ses épouses excepté lorsqu’il parlait de Khadija . Un jour elle se mit en colère et traita Khadija de « vieille femme, âgée ». Le Prophète lui répondit : « Ne dis pas cela de Khadija, Allâh m’a donné beaucoup d’amour pour elle ».
Ceci est la conception de l’Islam.
Le Prophète déclare qu’il aimait beaucoup son épouse Khadija.
Comment peut-on considérer que l’homme est l’ennemi de sa femme alors que logiquement la vie ne peut pas continuer sans qu’il y ait la participation des deux. L’un des objectifs ou des buts du mariage est d’avoir des enfants et il faut pour cela un mariage, une participation de l’homme et de la femme.
L’homme ne peut pas être, ne doit pas être un ennemi pour sa femme. Parce que cet homme, il est soit un père pour cette femme, soit un mari, soit un fils, soit un frère, soit un oncle. La femme ne doit pas être une ennemie pour l’homme car elle ne peut être que sa sœur, sa fille, son épouse, sa mère…
Ils sont forcément des proches les uns pour les autres alors comment peuvent-ils être des ennemis les uns pour les autres ?
Quatrième point, est-ce que dans le couple il doit y avoir concurrence ou entraide ?
Dans la réalité c’est hélas plus une concurrence qu’une entraide.
Qui va avoir l’autorité ? Qui va avoir le dernier mot? Mais est-ce que c’est ça l’Islam ?
Je m’adresse à la fois à la raison et à la foi.
Loin de tout ce qui se passe dans les couples musulmans, loin de toutes les traditions, je m’adresse à l’homme et à la femme en tant que musulmans qui ont la foi et la raison à partir de ce qui est dit dans le Saint Coran et à partir de ce qui est rapporté dans la sounnah authentique de notre Prophète .
L’Islam appelle l’homme et la femme à s’entraider et non pas à chercher à écraser l’autre.
Au contraire, Allâh parle dans le Saint Coran de « mawadda », l’amour, l’affection et de « rahma », la miséricorde entre les époux. La femme pour le musulman est un facteur, une source de bonheur.
Tout le monde court derrière le bonheur aujourd’hui et ce depuis toujours, et on peut l’acquérir par différents moyens. Le plus important c’est la croyance et la foi. Allâh nous a donné des moyens qui contribuent au bonheur de l’être humain notamment d’avoir une épouse vertueuse.
Comme le dit le Prophète dans le hadith authentique rapporté par Al-bayyaqi, quatre choses amènent le bonheur au musulman: une femme vertueuse, une demeure assez spacieuse, un moyen de transport confortable, un bon voisin.
La femme vertueuse est un facteur très important pour construire le bonheur de l’être humain, de la famille, dans ce bas monde.
Le deuxième hadith : « Celui à qui qu'Allah procure une femme pieuse, Il l'a aidé dans la moitié de sa religion,qu'il Le craigne alors dans la moitié qui reste » [ Rapporté par at-tabaranî et al-Hakim. Hadith hassan ]
Alors si on fait une comparaison entre ce qui est dit par le Prophète et ce qui est pratiqué par les musulmans on voit qu’il y a une grande différence.
Qu’est-ce que l’on trouve chez des musulmans pratiquants ?
Et bien le mari après quelques mois ou quelques années de mariage, il décide de divorcer ou bien c’est la femme qui décide cela et quand tu essayes de les réconcilier, il ou elle te répond : « Depuis que je me suis séparé de mon mari/ma femme, je me sens très à l'aise al hamdulillâh. Je prends mon appartement seul, je vis seul et je n'ai pas besoin de tous ces problèmes quotidiens ».
Qu’un homme ou une femme mariés se sentent heureux loin l’un de l’autre c’est qu’il y a un grand problème dans le couple, dans nos idées, dans nos pensées. Il faut tout d’abord corriger nos idées, nos pensées avant de parler ou d’agir.
Parce qu’aujourd’hui on ne réfléchit pas en tant que musulmans et on donne selon ce que l’on a reçu et malheureusement, beaucoup de gens parmi la communauté n’ont pas reçu d’éducation islamique ni même de pratiques islamiques. Et c’est pour cela que l’on réagit de la sorte, pour un petit problème, on réclame la séparation, le divorce.
Le Prophète nous montre ce que représente la femme ou l’homme pour l’autre, c’est la moitié de la foi et dans un autre hadith authentique, le Prophète appelle les hommes en disant:« Cherche à avoir une langue qui prie Allah, un coeur qui est reconnaissant envers Allah et une épouse croyante qui t'aide à pratiquer sa religion.»
Un cinquième point : Se préparer au mariage
Autrefois, avant le mariage, chez les musulmans, l’homme devait apprendre comment vivre avec son épouse et la femme également. Quelques années avant le mariage, ils étaient préparés pour qu’une fois mariés, ils n’éprouvent pas de grandes difficultés pour accomplir leurs nouvelles responsabilités, chose qui n’existe presque plus aujourd’hui.
Si tu demandes à la jeune femme qui vient de se marier ce que doit faire une femme musulmane mariée, quels sont ses droits et ses devoirs ou que tu demandes au jeune garçon quels sont ses droits et ses devoirs en temps que mari, ils ne savent pas...
Tout cela était une introduction et je vais commencer à présent par aborder les droits du mari sur sa femme.
Le prophète nous a donné toute une série de droits, toute une série de mérites de l’homme et de la femme, mais aujourd’hui in sha Allâh j’insisterai sur les droits de l’homme sur sa femme.
Il faut dire à nos sœurs, à nos filles, à nos mères, que le mari à une place importante en Islam. Et ceci va être un rappel à nos sœurs qui ne connaissent pas ces droits ou bien qui ne les appliquent pas et également je préfère que ce soit la femme musulmane qui soit consciente de ce que représente ou doit représenter le mari dans sa vie.
Dans un hadith authentique, Husayn Ibn Muhsin a dit :
Ma tante paternelle m'a raconté et dit : « Je vins au Prophète pour quelque besoin et il dit : « Ô toi ! As-tu un
mari ? ». - Je dis : « Oui ». - « Comment es-tu envers lui ? », demanda-t-il. - « Je ne le lèse que
pour ce dont je suis incapable », dit-elle. - « [Vois donc] où en es-tu vis-à-vis de lui. Car il
est ton Paradis et ton Enfer », répliqua-t-il.»
Normalement est-ce que ce hadith doit nous suffire ou pas ?
L’homme pour sa femme est soit le paradis soit l’enfer, c'est-à-dire et je parle là des croyants, si la croyante -mou’mina- réussit à donner ce bonheur à son mari eh bien le Jour du jugement elle rentrera au Paradis par n’importe quelle porte.
Le Prophète a vu l’un de ses compagnons :
Mu’adh ibnu jabal est venu du cham où il a vu les gens se prosterner devant leur patriarche et il s’est dit que si eux se prosternaient devant leur patriarche alors les musulmans devaient se prosterner devant le Prophète . Alors une fois arrivé à Médine il a vu le Prophète et il s’est prosterné.
Le Prophète lui demande « ô Mu’adh qu’est-ce que tu fais ? » Il lui répond : « ô Prophète ! J’ai vu les gens dans mon voyage se prosterner devant leur patriarche et je me suis dit que les musulmans devaient aussi se prosterner devant leur Prophète. »
Le Prophète lui a dit : « Ne le fais plus. Si je devais ordonner à quelqu’un de se prosterner devant autre qu’Allâh , j’aurais ordonné à la femme de se prosterner devant son mari », vu l’importance de la place qu’a le mari pour sa femme.
Qui a dit cette parole ? Le Prophète .
Le chemin du Paradis passe par ton mari comme l’a dit le Prophète :
« Si la femme s’acquitte de ses 5 prières, si elle jeûne son mois, si elle préserve sa chasteté et si elle obéit à son mari, alors elle entre au Paradis par la porte qu’elle veut ».
[ Rapporté par Ibnou Hibban ]
D'après Abû Hurayra le Messager d'Allah a dit:
« Lorsqu'un homme invite son épouse à venir partager sa couche, qu'elle refuse et qu'alors il passe sa nuit en colère, les anges la maudissent jusqu'à son réveil au matin. »
[ Rapporté par Al-Bukhârî et Muslim ]
Malheureusement, j’entends beaucoup de frères me parler de ce problème...
Un frère est venu me voir et m’a dit que cela fait six ou sept mois qu’il n’a pas eu de rapports intimes avec sa femme car elle s’y refuse. L’un des objectifs du mariage pour l’homme et pour la femme c’est de préserver la chasteté -al-‘ifa- pour que ni l’un ni l’autre ne cherche al-haram, ce qui est illicite. C’est un droit des deux et c’est pour cela que le Prophète , a été si clair sur ce point et a mis en garde la femme quant au fait de ne pas obéir au mari lorsqu’il l’appelle pour se préserver du péché.
Bien sûr il ne faut pas que le mari appelle sa femme pour accomplir un acte qui n’est pas permis, dans ce cas la femme doit lui désobéir. Et on connaît des cas dans des familles musulmanes où le mari veut commettre le haram avec son épouse dans ses rapports et s’il le fait il encourt la malédiction d’Allâh et sa femme ne doit pas lui obéir. Donc quand on parle de l’obéissance de la femme envers son mari c’est dans le cadre du halal.
Parmi les choses que l’islam demande à la femme c’est de préserver sa chasteté que ce soit en l’absence de son mari ou en sa présence. Allâh nous décrit les femmes pieuses en disant :
« Les femmes vertueuses sont obéissantes [à leurs maris], et protègent ce qui doit être protégé,
pendant l’absence de leurs époux, avec la protection d’Allah. »
[ Sourate 4 – Verset 34 ]
Al-imam at-Tabaranî rapporte un hadith où le Prophète dit :
« La meilleure des femmes est celle qui te réjouis quand tu la regardes, et qui t'obéis
quand tu lui ordonnes et qui préserve en ton absence sa personne et tes biens ».
[ Nasa’y et d’autres ont rapportés ce hadith selon une chaîne authentique. ]
Le Prophète dit à la femme de ne pas faire rentrer à la maison une personne que le mari ne veut pas, que cette personne soit de la famille, une amie ou autre.
La femme ne peut pas faire un jeûne surérogatoire si le mari ne l’y autorise pas. Et à partir de ce point les ulamas ont tirés une règle : le droit du mari passe avant an-nafila, les actes surérogatoires.
Croire que si tu fais beaucoup de jeûnes surérogatoires, de prières surérogatoires, de lecture du Coran est le bon chemin, tout en négligeant ton mari, tout en ne se souciant pas de savoir s’il est content d’elle ou pas, est une grave erreur car Allâh n’acceptera pas d’elle ce qu’elle fait. L’obligatoire passe avant le surérogatoire.
Donner ses droits à son mari est une obligation, satisfaire son mari c’est une obligation qui passe avant les actes surérogatoires et même dans l’obéissance on a demandé à Ibnu Taymiyya :
« ô Cheikh, la femme mariée doit-elle obéir à ses parents davantage qu’à son mari ou bien est-ce le contraire ?»
Il a répondu : « avant le mariage, ce sont les parents qui ont le plus de droits sur la fille et une fois la fille mariée alors c’est le mari ».
Le mari a plus de droits sur son épouse que la famille, que les parents, que les frères, les sœurs, que tout le monde. C’est quelque chose de très important à savoir pour mettre le droit de chacun à la bonne place et ainsi la femme musulmane sait ce que lui demande l’islam et l’homme musulman sait ce que lui demande l’islam et c’est à chacun d’essayer de donner à l’autre son droit.
Parmi les droit du mari sur son épouse, que la femme garde les secrets du couple : on ne doit pas raconter tous nos problèmes à n’importe qui. Parfois pour un simple problème entre un mari et sa femme, deux heures après, toute la ville est au courant ! Toute la famille est au courant de ce qui se passe entre le mari et sa femme. C’est une erreur, l’islam demande aux époux de garder les secrets, pas seulement la vie intime. Ça détruit le couple.
Il y a des frères, soubhan Allâh, à peine leur femme leur dit quelque chose, ils vont le raconter à leur famille, à leurs parents.
A présent je vais relater des exemples de couples qui ont appliqué les commandements de l’Islam et qui ont vécu dans le bonheur de l’islam et qui ont vécu cette paix et cette affection dont parle le Coran.
Quand, dans le couple, on construit notre vie sur l’Islam, sur la foi, al-iman, sur la piété, sur la connaissance de l’islam, al-ma’rifah, la tendresse, la fraternité, sur le respect et bien, on gagnera le Paradis à deux et on laissera derrière nous des enfants pieux qui feront de bonnes actions pour nous après notre mort.
Je citerai quelques exemples de certains sahabas et sahabiyyat pour montrer comment la femme musulmane s’attachait à son mari et comment l’homme musulman s’attachait à sa femme et lui demandait de rester avec lui jusqu’à la mort pour se retrouver ensemble au Paradis comme c’est le cas pour Hudheïfa.
Le premier exemple est celui de Aisha, Oumm al-mou’minine, l'épouse du Prophète .
Elle a eu un jour un problème avec le Prophète et il s’est mis en colère contre elle et pendant presque un mois ce problème a duré entre eux deux. Puis au bout de un mois le Prophète est venu lui dire après la révélation du Verset dans la sourate al-ahzab : « ô Aisha ! C’est à toi de décider, choisis si tu le veux dunia, les biens matériels, ou bien si tu me veux, moi et Allâh dans l’au-delà.»
Elle lui répondit : « Je choisis mon mari. »
Après la mort de Abou Darda , Mu’awuya a voulu épouser Oum Darda car elle était une femme pieuse. Elle lui répondit : « Je n’accepte pas d’être ton épouse car j’ai entendu un jour mon mari dire qu’il avait entendu le Prophète dire : « la femme le Jour de la Résurrection sera avec le dernier de ses maris au Paradis».
Et comme j’aime beaucoup mon mari Abou Darda qui est mort, je veux que l’on soit ensemble dans le Paradis. J’ai donc décidé de ne plus me remarier après Abou Darda ».
Oummu Salama , Oum al-mouminine (mère des croyants), son mari Abou Salama était le frère de lait du Prophète et il mourut quelques mois après la bataille de Uhud. Oummu Salama avait des enfants et elle est restée sans mari.
Certains compagnons comme Abû Bakr se sont proposés pour la prendre comme femme et elle a refusé. Et un jour le Prophète lui dit :
« Ô Oum Salama ! Dis: " allâhoumma journi fi musibati wa khloufnî kheyrane minha " car celui qui dit cette invocation Allâh après le malheur lui donne quelque chose de meilleur. » Oum Salama lui répondit :
" Ô Prophète ! Y a-t-il parmi les musulmans quelqu’un de meilleur que Abou Salama ?"
Soubhan Allâh ! Regardez quelle estime elle avait pour son mari, quel respect elle avait pour lui et qu’est-ce qu’il représentait pour elle tellement elle a vécu dans le bonheur avec lui.
Ibnu Hicham dans son recueil de " As-Sirah " rapporte ceci sur l’épouse de mus’ab bnu Umayr, bint Jahsh :
Il est tombé martyr dans la bataille de Uhud. Alors elle est venue pour rencontrer le Prophète et on lui annonce la mort de son frère Abdullâh ibnu Jashsh. Alors elle dit : « c’est à Allâh que nous appartenons et c’est à Allâh que nous retournerons ».
On lui annonce la mort de son Oncle maternel Hamza et elle dit : « c’est à Allâh que nous appartenons et c’est à Allâh que nous retournerons ». Et lorsqu’on lui a annoncé la mort de Musa’b ibnu Oumayr son époux elle a commencé à pleurer.
Elle a beaucoup pleuré et il est rapporté que le Prophète a dit à ce propos : « Est-ce que vous êtes étonnés de la voir pleurer ainsi ? Le mari représente beaucoup de choses pour la femme. »
Ummu Hakim bintu Hârith , l’épouse de Ikrima, le fils de Abû Jahl :
A la 8ème année de l’Hégire, lorsque le Prophète est rentré à la Mecque, il y eut une annonce générale du Prophète pour avertir que toute personne qui rentre chez lui et ferme sa porte sera en paix, que toute personne entrant dans la Mosquée Sainte sera en paix et que toute personne qui rentre chez Abû Soufian sera en paix. Tout le monde était pardonné par le Prophète excepté un certains nombre de personnes qui l’ont trahi ou fait énormément de mal. Parmi ces gens là il y avait Ikrima, fils de Abû Jahl.
Son épouse Ummu Hakim était devenue musulmane et son mari s’était enfui jusqu’au Yemen. Alors elle demanda au Prophète qu’elle puisse aller chercher son mari. Une fois qu’elle le retrouva, elle insista pour qu’il vienne rencontrer le Prophète pour lui demander pardon.
Soubhan Allâh, elle a insisté pour garder son mari, elle ne voulait pas le perdre. Grâce à son épouse, Ikrima est revenu, il a rencontré le Prophète , il est devenu musulman, le Prophète lui a pardonné et il est devenu un des grands héros de l’Islam. Grâce à qui ? A son épouse.
Une femme qui avait décidé d’aller au pèlerinage avec les compagnons hommes et femmes. Une confiance totale, l’honnêteté, le sérieux…et son mari était inscrit parmi les gens qui devaient aller au Jihad. L’homme vint chez le Prophète et le Prophète lui dit :
" Efface ton nom de la liste de ceux qui vont aller au Jihad et rejoins ta
femme pour aller au pèlerinage avec elle."
Où que vous alliez, faites-le ensemble, la Oumra ensemble, le hajj ensemble, les voyages ensemble, et ainsi vous vivrez ensemble dans le bonheur et in sha Allâh yawm al qiyyamah (le Jour du Jugement) vous resterez ensemble.
Femme musulmane, femme croyante, si ton mari te donne un bon conseil, accepte-le. C’est un signe d’amour envers ton mari.
Aisha était avec un groupe de femmes qui parlaient des mérites des femmes de Quraïsh. Elles étaient des femmes distinguées dans leurs qualités. Et comme le dit le Prophète dans un hadith authentique en parlant d’elles : elles ont beaucoup d’amour envers leurs enfants et elles ont beaucoup de respect à l’égard de leurs maris et se mettent beaucoup à leur service.
Lorsque Aisha entendit les paroles de ces femmes sur les femmes de Quraish elle dit :
« Mais je ne connais pas de femmes meilleures que les femmes des Ansars (les médinoises). Dès que Allâh révéla le Verset qui ordonna le port du hijab, elles sont directement rentrées chez elles et on porté le jilbab. Le lendemain, elles sont venues assister à la prière de soubh derrière le Prophète et elles ressemblaient à des corbeaux ».
Dans le hadith il est aussi dit que lorsque les hommes ont entendu le verset qui ordonne à la femme musulmane de se couvrir, ils sont directement rentrés dans leurs maisons pour informer leurs femmes de cela.
Dès qu’elles ont entendu ces paroles de la part de leurs maris, elles ont directement obéis et mis le jilbab.
Donc, chères sœurs, acceptez ce que votre mari vous dit lorsque c’est du bien, cela lui donnera un grand plaisir et cela contribuera à la construction d’un grand bonheur dans la famille bi idhnillâh.
D’après Ikrima , Asma , la fille de Abû Bakr as-Siddiq , était l’épouse de Zubayr Ibn AI-'Awwâ un des dix à qui le Prophète a annoncé le Paradis. Zubayr était un peu sévère avec elle et elle s’en plaint au près de son père qui lui dit :
« Ô ma fille, fais preuve d’endurance, patiente, car une femme qui a un mari pieux et
qui lorsqu’il meurt reste veuve, ils seront réunis au Paradis. »
Un jour Hudhaïfa dit à son épouse :
« Si tu veux être mon épouse au Paradis, ne te marie pas après ma mort, car la femme sera au Paradis avec le dernier de ses maris sur terre. C’est pour cette raison que Allâh a interdit aux femmes du Prophète de se remarier après sa mort, afin qu’elles restent ses épouses au Paradis ».
Je termine par la parole suivante : le train de la vie parcourt un chemin qui est très court, une soixantaine d’années dans la plupart des cas, et ce chemin de la vie est construit par deux personnes, un homme et une femme. Le jugement du Jour de la Résurrection est très lourd.
C’est un jour qui durera 50000 ans. Après ces 50.000 ans, il y aura un Paradis éternel ou un Enfer éternel et c’est à chacun à l’homme et à la femme de faire son choix, de vivre pour l’islam, dans la piété et de chercher la satisfaction d’Allâh et c’est ce qui fera le bonheur et la paix, et que nos générations futures seront des générations de bien, qui répandront le bien et la lumière à laquelle nous a appelée le Prophète .
Sans cela, les problèmes ne feront qu’augmenter, les divorces ne feront qu’augmenter, les couples ne feront que se déchirer et se détruire et c’est une chose que ne veut pas Allâh .
Ceci est un rappel pour chacun d’entre nous .
Conférence du frère Abû Abdillâh Adil
(Audio retranscrit par l'équipe sajidine à la demande de nos frères et soeurs malentendants )